Quel plaisir que d’avoir partagé ces matins de fin d’été avec les participants des trois ateliers de Parcours paysages.
Même masqués, vous rencontrer a effacé les contrariétés de 2020 : son confinement, les rendez-vous annulés ou décalés, … Déjà heureuse de n’être pas plus affectée par cette pandémie, je le suis encore plus d’avoir expérimenté avec vous les premiers ateliers grand public de Parcours paysages.
A Mirabel-et-Blacons, vous avez affronté le soleil encore très chaud, pour observer les synclinaux de Saoû et de Saint Pancrace. Tirer le trait de leur profil nous a aidé à comprendre leur histoire et celle des vallées.
A Soyans, à pas feutrés nous sommes entrés dans le vieux village pour y sentir et saisir les multiples influences du lieu. Nous n’étions pas n’importe où… mais bel et bien dans le « bien beau village de Chantal », venue le redécouvrir dans la bonne humeur de la petite troupe multi-générationnelle.
Enfin à Allex, le 2 septembre, c’était déjà les vendanges ! Sur les calcaires du mont Brézème nous avons dessiné la plaine et percé le secret de son sol humide : la nappe de la Drôme.
Plus qu’une expérience de paysage, une très belle expérience humaine !
Si les souvenirs de vacances restent intacts, les paysages quant à eux évoluent sous l’influence de multiples facteurs. Le trait de côte, ligne située entre la plage et le pied de la dune, ou en pied de falaise, naturellement mobile, est rectifié par la météo-marine mais aussi par le développement urbain. Se combinant à la marée haute et aux basses pressions, la tempête Xynthia a touché le littoral de la Charente-Maritime et de la Vendée dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Elle a provoqué une catastrophe naturelle de grande ampleur, non sans rappeler d’autres grosses tempêtes oubliées, dont les dégâts, impactants des zones agricoles ou pastorales, avaient été moins importants.
Ces évènements météo-marins, dans un contexte de changement climatique, modifient notre regard sur cet interface terre-mer. Doit-on stabiliser le trait de côte ou imaginer des espaces acceptant la submersion ? Comment situer notre intervention dans cet écosystème changeant ?
Crédit photo Parcours paysages
UN RECUL DU TRAIT DE CÔTE DANS LES TERRES
Largement ouvert sur l’océan Atlantique et sur l’estuaire de la Gironde, la Charente-Maritime est marquée par son linéaire de côtes sableuses et marécageuses. Faits de phénomènes d’érosion, plutôt hivernaux, alternants avec ceux d’accrétion (accumulation de sable en pied de dunes), en période de beau temps, ces mouvements du trait de côte assurent la respiration de l’écosystème et sa richesse écologique.
Toutefois, l’intervention humaine vient renforcer l’érosion naturelle et le recul du trait de côte. Les aménagements en avant et sur le front de mer, les piétinements des dunes et les extractions de sédiments (sables ou galets) aujourd’hui interdits sur la plage, dans la dune bordière ou en mer, viennent perturber les mouvements propres aux écosystèmes des côtes sableuses.
Actuellement, la presqu’île d’Arvert au Sud-Ouest du département est couverte par une importante forêt de pins faisant front au recul de la dune. Alors que la mer pénètre encore profondément dans les ruissons (rigoles d’écoulement des eaux) du marais de la basse Seudre, permettant ainsi le développement de l’ostréiculture, le marais de Brouage, quant à lui, est presque entièrement asséché, après avoir été le centre producteur de sel de mer le plus important d’Europe du 7ème au 18ème siècle*.
ALORS QUI DE L’HOMME OU DE LA MER DESSINE LA LIGNE ?
Les côtes charentaises sont une interface terre-mer associant une attractivité propre à de nombreux sites littoraux et une vulnérabilité exacerbée par le relief de ce bassin sédimentaire de très faible dénivelée (entre 2 et 3 m NGF).
Appartenant entièrement au Bassin aquitain dont le département de Charente maritime forme l’extrémité septentrionale, les transgressions marines d’il y a environ – 200 et – 100 millions d’années (la mer recouvre les terres) y ont déposé les calcaires qui en constituent son sous-sol. A l’ouest, les marais côtiers d’aujourd’hui sont le thème principal du paysage des côtes charentaises avec le marais de Rochefort, celui de Brouage et celui de la basse Seudre. Façonnés par l’érosion de la fin de la période glaciaire – l’abaissement considérable du niveau marin à cette époque, a eu pour conséquence un surcreusement – ils ont été comblés par la bri, vase d’origine fluvio-marine, lors d’une remontée du niveau de la mer il y a -12000 ans environ (fin de la dernière glaciation). La mer pénètre alors profondément dans les pertuis (zones maritimes abritées) et transforment ces espaces surcreusés en marais. Au Sud-ouest, sur la presqu’île d’Arvert, les dunes de sable quartzeux fin reposent sur d’anciens marais et sur les calcaires du Crétacé ; leur formation est récente.
La question se pose aujourd’hui de l’impact du changement climatique sur les modifications du trait de côte. Évaluée à 60 ou 80 cm en 2100, l’élévation du niveau des océans reste en dessous de l’altitude moyenne des marais charentais. Notons toutefois qu’ « Une étude publiée par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) évalue à la hausse les prédictions de montée des eaux à cause de la fonte des glaces. Les scientifiques qui ont signé cette étude estime que le niveau de la mer pourrait grimper jusqu’à 2,4 mètres d’ici la fin du siècle. »1
Le changement climatique et la montée du niveau des océans ne sont donc pas à ce jour les plus impactants sur le trait de côte, ce qui n’est pas le cas des épisodes météo-marins, ni des choix en matière d’urbanisme.« À moyen terme, le réchauffement climatique est susceptible d’intervenir sur l’érosion des côtes beaucoup plus par une plus grande intensité des tempêtes que par la hausse du niveau de la mer. À long terme, les effets d’un niveau marin plus élevé dépendront de l’environnement sédimentaire local. »2
VIVRE UN PAYSAGE ÉVOLUTIF ET DANS CERTAINS CAS PÉRISSABLE
Après la tempête Xynthia, un important travail a été mené localement associant L’État et les collectivités, en 2011 et 2012, qui a mis en avant l’importance du « maintien d’espaces non-bâtis submersibles ../… outil de prévention et de protection à mobiliser au même titre que les digues et les épis ../… des aménagements doux , acceptant la submersion temporaire, régulière et visible, entretenant la mémoire du risque » 3 .
Des plages interdites car devenues trop étroites, ne peuvent plus accueillir les baigneurs et leurs serviettes. Des programmes immobiliers avec vue sur la mer sont abandonnés. Des restaurants en bord de côte menacés de fermeture. Les habitants se préparent à faire de cette actualité, la question d’avenir de leur territoire, mettant alors en place différentes stratégies, faisant échos à ces travaux et ceux de la « Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte »4.
France 3 Nouvelle Aquitaine
France bleu Gironde
Faire avec la mer et non contre, est le mot d’ordre lancé, avec trois axes phares :
relocaliser l’activité humaine au profit des espaces naturels
utiliser des techniques souples de maitrise du recul du trait de côte (couvertures de branchages, rideaux brise-vents ou plantations, opérations de rechargement des estrans… )
avant de recourir aux protections contre la mer dans les seuls secteurs densément peuplés
Périmètres de Programmes d’action de prévention des inondations : études et travaux, travaux réalisés 5
3 – Le philotrope – Revue du réseau scientifique thématique PhilAU – juin 2015 – Littoral submersible en Charente-Maritime : un territoire à risque peut-il être vécu sans être nécessairement bâtis ? Par Julie Colin, paysagisteDPLG
Nous partagerons notre lecture des paysages du Val de Drôme. Par des animations ludiques et participatives, vous apprécierez l’évolution des paysages et imaginerez ceux de demain.
Les ateliers, de 4h environ, sont accessibles à tous et gratuits cette année. Le nombre de participants est limité à 10 en raison de la Covid 19. Les enfants sont accompagnés d’un adulte responsable.
À l’état naturel, la rivière Drôme est un cours d’eau typique des piémonts subméditerranéens. Son endiguement et des interventions humaines ont exercé de fortes contraintes sur son cours depuis près de deux siècles. Toutefois, ce cours d’eau en tresses, d’une longueur assez rare (108 km) pour les Alpes occidentales, n’est perturbé par aucun grand barrage et certains secteurs présentent une valeur écologique exceptionnelle. La Réserve Naturelle Nationale des Ramières du Val de Drôme protège – sur 346 ha sur 10 km en aval de Crest, sur les communes d’Allex, Chabrillan, Eurre, Grâne et Livron-sur-Drôme – la forêt alluviale, des prairies alluviales, et des milieux aquatiques et habitats pionniers tels que par exemple les bancs de sable et de galets régulièrement remaniés par les crues de la Drôme ; rivière sauvage comme peu d’autres en Europe.
Crédit photo Parcours paysages
Le terme Ramières désigne localement des boisements riverains des cours d’eau (ramus : branche). Selon son débit et le niveau de sa nappe d’accompagnement, les sols du lit majeur de la Drôme sont plus ou moins humides, inondés, enrichis par les limons et favorables à une végétation arborée typique des zones alluviales. Ces variations favorisent le dessin de paysages variés, structurent le relief et déterminent les espèces végétales qui y croissent. Le paysage se dessine alors par le dessous.
Les « Freydières », sources alimentées par la nappe d’accompagnement de la Drôme et, par extension les bras secondaires de la rivière, sont protégés elles aussi sur 57 ha à l’aval de la réserve par une réglementation particulière (arrêté préfectoral de biotope ). C’est dans cette nappe que les communes et agriculteurs captent l’eau potable et d’irrigation des cultures. Cette ressource précieuse est intimement dépendante de la quantité et la qualité de l’eau retenue par les sols et la Drôme. Elle est gérée dans la concertation, par le syndicat de rivière Drôme, pour préserver ressource et usages.
La Gare des Ramières, Maison de la réserve naturelle nationale, est un espace privilégié pour s’initier à l’environnement et découvrir les espèces et milieux naturels de la réserve. La maison était l’Hôtel-Restaurant de la Gare d’Allex, gare qui a été détruite après la guerre. C’est aujourd’hui le centre de gestion de la réserve et un lieu d’accueil du public, ouvert tous les jours de 14h à 18h30 en saison estivale.
« J’ai apprécié de commencer la journée par ressentir le paysage. Dans notre formation très technique, il est rare d’utiliser nos sens… ».
Après avoir localisé la Montagne d’Angèle, la Servelle, l’Echarène ou la ferme du Villard, les participants à la formation Agri-tourisme du CFPPA de Die ont saisi par les mots ou le dessin les premiers déterminants du paysage. Bordée de boisements la combe de Brette protège dans son écrin les hameaux et les prairies. Là les cultures de noyers, là-bas les champs de céréales et des coquelicots… L’odeur des genêts montent des espaces en déprise. La Brette au fond du ravin, …
Hervé Reynaud, maire et membre du GAEC de la ferme du Villard, raconte aujourd’hui et hier… L’accueil des campeurs et leur participation à la traite des chèvres et des brebis, l’époque où le troupeau montait chaque jour à l’alpage sur la Servelle et où l’on rapportait lavande et bois de chauffage en chemin. Les parcelles étaient alors bien plus petites et la forêt occupaient moins de place. Les forêts plantées pour atténuer l’érosion ont favorisé le développement d’autres boisements… Ils préservent l’humidité si importante dorénavant en ces années de sécheresse répétées. Les sources naissantes en limite des éboulis calcaires et des marnes reflètent elles aussi cette évolution climatique…
Comprendre hier et aujourd’hui a permis aux apprenants d’imaginer Brette à un horizon très lointain ; de dessiner un nouveau paysage, tenant compte de l’évolution démographique et climatique, mais aussi de leurs propres aspirations. Ils ont imaginé comment organiser l’espace et intervenir sur la parcelle pour optimiser les ressources et favoriser les services rendus par la nature : apport de fraîcheur et d’humus, rétention des eaux et des sols… Le lendemain, ils ont visité une autre activité agri-touristique puis mercredi, puis jeudi… pour à l’issue de cette courte formation affiner leur propre projet ; l’inscrire dans le paysage qu’ils désirent habiter…
Et l’un d’entre eux de conclure « Il y a quelques années, on parlait des paysans comme « artisans du paysage », je comprends. Nous avons véritablement un rôle à jouer dans sa composition ». Cette belle journée d’échange qui a eu lieu fin mai était le premier atelier de Parcours paysages. Un véritable encouragement à poursuivre.
Un grand merci à Caroline et Dominique pour leur confiance.
Pour en savoir plus sur les formations du CFFPA de Die : cliquer ici
Une dose d’émerveillement, des réponses aux « pourquoi ? », une envie de partager et un brin de fantaisie.
Voilà les ingrédients d’un atelier de lecture et d’expression paysagères. Par des animations ludiques et participatives, réveillons notre relation à l’histoire des lieux et à la nature. Partageons notre lecture des paysages. Guidé et outillé, vous apprécierez leur évolution et imaginerez les grandes lignes des paysages de demain. Chacun pourra, s’il le souhaite, s’exercer à l’expression paysagère grâce à des outils plastiques et poétiques.
Parcours paysages propose ces ateliers en Val de Drôme fin août 2020 à un public familial non averti. Voir les conditions de participation sur le flyer 2020 ou les pages du site internet.
Cultivée, retournée, traversée, grignotée, la plaine feint de rester plane et calme, en capacité d’accueillir les ramières de la Drôme. Tous les sens en éveil, nous scruterons les signes de son évolution et imaginerons comment soutenir la qualité de cet avant-poste du Val de Drôme.
Les synclinaux de Saoû et de Saint-Pancrace attirent notre curiosité. Pourtant les vallons de Gervanne recèlent aussi de nombreuses traces de temps géologiques. Nous plongerons dans les paysages de la mer alpine et ceux des glaciers du Vercors et de la Drôme.
Les ruines du château se mesurent aujourd’hui tant aux falaises de Saoû qu’aux éoliennes plantées sur les collines rhôdaniennes. A travers ce décor, file, file, modeste Roubion. Passe entre les roches et les mondes. Des terres d’exilés protestants à l’égarement de la vie citadine. Inventons un passage.
N’hésitez pas à vous inscrire en page contact ou à me contacter pour plus de renseignements au 06 75 91 42 60.
Roubion est… un projet artistique qui se balade au bord de l’eau… une expédition.
Cinq artistes réunis autour de la rivière expriment leur fascination et curiosité pour le voyage qu’elle s’invente. Ils mettent des mots, des images et des sons sur l’expérience que leur procure cette rencontre avec le cours d’eau, avec ses riverains passés, présents, futurs, et avec eux-mêmes.
Durant toute l’année 2017, au fil des saisons et des 66,6 km de berges et de cours, le Roubion enrichit leurs pratiques et leurs pensées, depuis ses multiples sources jusqu’à sa confluence avec le Rhône. La courbe que dessine la rivière est aussi leur parcours, leur trajectoire. Elle traverse d’est en ouest la vallée du même nom et la plaine de Montélimar, la Valdaine.
La traversée vient vite au cœur des préoccupations, interpellant sur les différents moyens, les différentes significations, l’avant, le pendant, l’après, la prise de risque, l’incertitude, la transformation du cours d’eau et de soi …
Dessus, dessous, liquide, solide, sous le soleil ou le vent, en solo ou parmi les baigneurs, les pêcheurs, en silence ou en musique, assec, remous ou miroir, la rivière déambule. Comment l’accompagner, comment improviser avec elle ?
Le retour à la campagne en cas de danger. Un réflexe qui s’est encore révélé en début de crise du Coronavirus. « Selon des chiffres de l’AP-HP, confirmés par un sondage Ifop, 17 % des habitants du Grand Paris (donc de Paris et de sa petite couronne), soit près d’un million de personnes, ont fui la métropole entre le 13 et le 20 mars »1
Les lieux de repli ont toujours existé tant pour les élites sociales que les paysans. L’accès à une résidence secondaire hérite de cette pratique ancienne du château de province pour les aristocrates du moyen-âge ou de la maison bourgeoise à la campagne au XIXème siècle ou encore du cabanon paysan au milieu des champs. Un lieu pour produire des légumes et se mettre au frais l’été, pour se retirer quand la ville sentait mauvais, pour vivre les amours tellement il y avait de monde à la maison, mais aussi un lieu de repli pendant les guerres civiles et les luttes religieuses2.
De nombreux urbains ont quitté la capitale et les grandes villes pour rejoindre ces lieux, afin de vivre le confinement dans des conditions plus favorables. « Avec cet exode de personnes qui vont télétravailler, des millions de gens vont pouvoir enfin produire là où ils rêvent de vivre. Ce sera pour eux un printemps dangereux et extraordinaire. Mais nous n’allons pas tous mourir. Et ces jeunes gens vont faire beaucoup de bébés… »nous dit Jean Viard3.
Ce déplacement massif de début de confinement est aussi celui de nombreuses personnes qui quittent leur domicile le lundi et rentrent le vendredi. Où est leur résidence principale ? Au-delà du logement, c’est la question d’habiter qui se pose car ce virus met en lumière des attachements, des préférences et des investissements symboliques dans l’espace.
REEQUILIBRER LA DENSITE : faciliter le travail à distance sur tout le territoire, l’accès à Internet et la rénovation dans la diagonale du vide (Source : Parcours paysages d’après cartes Insee et Ign)
La carte des flux domicile – lieu de travail montre que certains ont à choisir entre leur lieu de résidence principale et leur lieu de travail. Pourraient-ils libérer des logements sur la capitale ? La carte des résidences secondaires donne à imaginer une redistribution possible des lieux de résidence principale sur les territoires de moindre densité. Mais l’intention n’est pas d’artificialiser encore plus les zones littorales ou du sud de la France.
Ce rééquilibrage de la densité de population à l’échelle du pays passe alors par un regard attentif à l’attractivité de la diagonale du vide où la rénovation des logements vacants et d’avant 1946 sont prioritaires…
Saurons-nous prendre les mesures ? Les solutions inventées pendant le confinement seront-elles prolongées ?
Par les migrants du Covid eux-mêmes : cette expérience d’habiter la faible densité, rendue d’apparence encore moins dense par les événements, gonfle-t-elle leur envie de ville ou bien de campagne ?
Les entreprises, qui auront appris de ces pratiques de travail à distance, participeront-elles à la stabilisation de ces nouveaux habitants permanents ? Innoveront-elles grâce à ces ambassadeurs dans les territoires peu denses…
Les familles et la société dans leur ensemble se souviendront-elles de leurs élans de solidarité au-delà de leur restriction de liberté ? Travail en équipe réduite, formation accélérée de nouveaux bras provenant de retraités ou d’autres métiers, … génération spontanée de nouvelles économies plus localisées (valorisation des productions de première nécessité, distribution agricole en drive, fabrication artisanale de gel hydroalcoolique, de masques etc.)…
L’égalité des territoires va-t-elle prendre forme à travers une nouvelle redistribution des ménages et de leurs revenus à l’échelle de la France, une reconsidération des services et des transports en territoires peu denses, un encouragement à la relocalisation d’activités… mais aussi une vigilance accrue aux efforts de rénovation dans l’ancien et à la lutte contre l’artificialisation des sols… ? Comment la sortie du confinement sera-t-elle négociée ?
1– L’OBS article du 29 mars 2020 – L’exil d’un million de Franciliens a-t-il disséminé le virus dans toute la France
2– Ouest France article du 17 mars 2020 – Coronavirus. L’exode vers la campagne, un phénomène ancien
L’équipe du CREA Mont-Blanc en étudiant l’évolution des paysages alpins éclaire les décideurs et les citoyens dans leur stratégie d’adaptation. Car les Alpes nous offrent un regard sur comment le changement climatique pourrait influencer notre futur.
Le changement climatique est deux fois plus rapide dans le massif du Mont-Blanc que la moyenne de l’hémisphère nord. A moyenne altitude, il a déjà perdu plus d’un mois d’enneigement en 40 ans et une perte équivalente est attendue d’ici 2050. La question que se pose le CREA est comment les espèces s’adaptent à une transformation aussi rapide de leur environnement. Entre surfaces rocheuses rocheuses et combes qui restent enneigées, les Alpes rassemblent une multitudes d’écosystèmes dans un espace relativement réduit.
Le changement climatique altère « où » et « quand » les espèces prospèrent. On note une avancée du printemps de 2 à 5 jours par décennie dans le massif. Les plantes et les arbres sont observés à des altitudes de plus en plus élevées ; une remontée de 30 m par décennie. Pour les animaux cette remontée est encore plus importante ; 100 m toutes les décennies. Certaines espèces peuvent s’adapter plus rapidement que d’autres, ce qui engendre une désynchronisation entre les espèces. Les jeunes chamois, par exemple, ne trouvent plus les ressources alimentaires nécessaires au moment où ils en ont le plus besoin.
Et nous, sommes nous capables de nous adapter à des changements aussi profonds ?
Alors que les anciens bâtiments, construits en 1900, étaient voués à être détruits, l’Usine Vivante est née à Crest (26). Usine de textile en 1900, puis usine de pièces automobiles et aéronautiques pendant la guerre jusqu’en 2013, l’Usine Vivante est aujourd’hui:
une association dont les objectifs sont la rencontre entre les acteurs locaux, le partage de connaissances et la participation citoyenne.
un lieu qui propose des espaces de travail à destination des professionnels et des associations.
Issu de la rencontre entre plusieurs habitants de Crest et alentours, début 2015, cette association qui transforme une friche industrielle en un lieu professionnel, culturel et convivial, dépasse ses murs et se lance dans la conception participative des espaces extérieurs. Sous l’impulsion de Samuel, réconciliateur paysager, Jean-Guy, créateur de potagers agroécologiques, et de Lise, paysagiste conceptrice, la petite équipe vise 3 objectifs :
rendre les espaces extérieurs vivants et animés
expérimenter des techniques de réhabilitation de friches
donner une autre dimension aux relations concepteur·e / habitant·e / élu·e
Samedi 18 janvier 2020, le top départ du projet est donné, avec l’idée de livrer un plan masse au début de l’été. Le groupe de bénévoles propose aux résident·e·s, voisin·e·s, habitant·e·s d’apprécier ce qu’ils aiment et n’aiment pas et ce que pourrait être la cour de l’usine dans un futur proche.
Espace vert. Espace de repos ou de repas. Espace ouvert sur les résidences voisines et sur les Trois becs. Espace ouvert aux visiteurs et au partage. Espace ludique, d’expression murale et de rafraichissement par brumisation… Toutes les idées recueillies sont désormais à infuser en 4 séances de travail partagées avec ceux qui souhaitent s’y investir, pour dresser peu à peu un véritable projet, pas à pas une véritable métamorphose du parking en un parc.