On croit que l’homme peut s’en aller droit devant soi. On croit que l’homme est libre… On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre.
Terre des hommes. Antoine de Saint-Exupéry, 1972.
Émerveillons nous, encore et encore, de la vie qui sait profiter de la moindre humidité pour s’introduire et s’épanouir. Avec mes meilleurs vœux pour 2023.
Espace naturel sensible, berceau de la Vèbre, lieu de refuge et de ressource, la forêt de Saoû est aussi l’espace des projets.
Acquise en 2003 par le Département, la forêt de Saoû figure parmi le réseau des Espaces Naturels Sensibles (ENS) de la Drôme. Préservée au creux du synclinal perché – un phénomène géologique exceptionnel – la forêt de Saoû est aussi un espace naturel façonné par l’homme.
Sur ce site de 2500 hectares d’une grande richesse écologique, affluent tous les ans près de 120 000 visiteurs. En 1924 déjà, Maurice Burrus, magnat alsacien du tabac, passionné de philatélie et d’archéologie, y avait projeté son rêve. Après avoir acquis la forêt, il introduit le tourisme sur le site avec la construction de l’auberge des Dauphins. Ce lieu emblématique, édifié entre 1928 et 1930, a fait l’objet d’une rénovation par le Département de la Drôme pour s’adapter à sa nouvelle vocation : l’interprétation de son territoire et plus largement, l’éducation à l’environnement.
L’ancienne auberge s’est métamorphosée pour devenir la nouvelle maison de site de la forêt de Saoû, offrant, au-delà des expositions permanentes et temporaires, un programme d’animations riche et varié pendant tout l’été et durant les ailes de saison : « Les balades de la forêt ». Voir ici le programme.
Depuis l’ouverture du salon doré puis celle de l’auberge, Parcours paysages a conçu et animé 3 balades « paysage » pour la maison de site :
En 2021, les participants aux balades « Saoû, l’œil du rêveur » ont testé des outils sensibles pour s’imprégner du site et en restituer sa poésie.
En 2022, la balade du printemps s’est faite en tendant l’oreille pour une écoute des oiseaux et une découverte des différents milieux constituant le paysage de la forêt de Saoû. La Ligue de protection des oiseaux (LPO Drôme-Ardèche) et Parcours paysages s’étaient en effet associés pour cette lecture au creux de Saoû, au col de Paturel.
Renouvelée le 16 août prochain (inscription auprès de l’Auberge), la balade « Bain de soleil en forêt », permet d’observer les lignes de force du synclinal, comprendre sa formation, imaginer les paléoenvironnements. Par le dessin ou l’écriture, chacun transcrit sa vision du paysage des Sables blancs : sa composition, sa formation, son esthétique, son évolution.
Le mystère de la forêt de Saoû a aussi été percé par 26 collégiens de Montélimar ce printemps.
Invités au voyage en forêt par leurs professeurs, le CAUE de la Drôme et le Département, ils ont découvert et expérimenté la notion de paysage et l’outil d’observatoire photographique mis en place en forêt de Saoû. Parcours paysages et le photographe Emmanuel Sapet (son site), ont alors animé avec les équipes du CAUE et de la maison de site des temps de découverte sensible, active et ludique. Attisés par la majesté de la nature, la joie de vivre et l’émerveillement des élèves ont été les moteurs de l’action pédagogique « La photographie, témoin de l’évolution des paysages ». Ils en garderont souvenirs, connaissances, maquettes et photographies dont ils sont les auteurs; transcriptions de leur perception du paysage.
Un grand merci à ce réseau d’acteurs, animé d’une belle envie de préserver, transmettre et partager la magie de ce lieu, pour leur confiance renouvelée et leur ouverture sur les pédagogies actives ; Olivier Chambon, Séverine Morin, Guillaume Emonot et toute l’équipe de la maison de site ainsi qu’à Anne-Laure Julian du CAUE 26.
Crédit photo Parcours paysages, sauf photos de la balade Bain de soleil en forêt (crédit A la rencontre de) et de l’action pédagogique La photographie, témoin de l’évolution des paysages (crédit CAUE 26 et collège Monod 2022)
Elle sent le chêne s’élever, …/.. trouver l’harmonie dans un geste si lent qu’il dépasse notre durée, un geste puissant qui met des siècles à se déployer.
Le sansonnet, de Carole Martinez – A nous la terre ! Les écrivains s’engagent pour demain, Folio, 2021.
Et si cette année nous ralentissions, pour trouver l’harmonie, pour inscrire notre action dans un rythme naturel ? Meilleurs vœux 2022.
La première édition des Ateliers du Campus, initiative de la Communauté de communes du Val-de-Drôme, était sur le thème « L’homme et son territoire » et a débuté par une animation Parcours paysages.
L’après-midi du 26 octobre, les enfants de 6 à 11 ans ont partagé leur connaissance des « grands paysages » de leur territoire. Dans la peau d’un détective, ils ont enquêté sur le « petit paysage » et l’histoire de l’éco-site d’Eurre. Regarder, écouter, sentir et ressentir, interroger, pour saisir tous les indices et aborder par le paysage la notion de territoire. Un moment joyeux, ludique et d’interprétation des paysages familiers pendant les vacances.
Il était une fois, un petit oiseau immortel qui vivait au temps des champs… /… les habitants ont un projet pour leur territoire…/… Ruby est très content de tout cela…/… D’autres animaux les rejoignent sur l’éco-site…
Mon, ton, notre territoire – Petits et grands paysages
Interprétation paysagère des enfants
Pour en savoir plus sur les activités du Campus du Val de Drôme : cliquez ici
Crédit photo Parcours paysages, sauf dessins et SNCF – Base vie 1999
Cette année, Parcours paysages propose des ateliers de lecture et d’expression paysagère ouverts à tous et tout l’été. Sentir le lieu, exprimer son sentiment par les mots, le dessin, la couleur, expliquer les lignes de ce paysage que le passé a façonné et ce qui s’y joue. Imaginer l’évolution du paysage.
Voilà le programme d’un moment détente, partage et création. Entrer dans le grand paysage pour se ressourcer !
4 ateliers en matinée, proposés deux fois chacun de juillet à septembre. Sur inscription auprès de Parcours paysages. Mineurs accompagnés d’un adulte responsable. Tarif libre.
En 2021, ouvrons la fenêtre sur les paysages que nous aimons. Par les sens et la connaissance, décelons leurs secrets de composition, puis construisons autour le reste de la cabane.
Quel plaisir que d’avoir partagé ces matins de fin d’été avec les participants des trois ateliers de Parcours paysages.
Même masqués, vous rencontrer a effacé les contrariétés de 2020 : son confinement, les rendez-vous annulés ou décalés, … Déjà heureuse de n’être pas plus affectée par cette pandémie, je le suis encore plus d’avoir expérimenté avec vous les premiers ateliers grand public de Parcours paysages.
A Mirabel-et-Blacons, vous avez affronté le soleil encore très chaud, pour observer les synclinaux de Saoû et de Saint Pancrace. Tirer le trait de leur profil nous a aidé à comprendre leur histoire et celle des vallées.
A Soyans, à pas feutrés nous sommes entrés dans le vieux village pour y sentir et saisir les multiples influences du lieu. Nous n’étions pas n’importe où… mais bel et bien dans le « bien beau village de Chantal », venue le redécouvrir dans la bonne humeur de la petite troupe multi-générationnelle.
Enfin à Allex, le 2 septembre, c’était déjà les vendanges ! Sur les calcaires du mont Brézème nous avons dessiné la plaine et percé le secret de son sol humide : la nappe de la Drôme.
Plus qu’une expérience de paysage, une très belle expérience humaine !
Nous partagerons notre lecture des paysages du Val de Drôme. Par des animations ludiques et participatives, vous apprécierez l’évolution des paysages et imaginerez ceux de demain.
Les ateliers, de 4h environ, sont accessibles à tous et gratuits cette année. Le nombre de participants est limité à 10 en raison de la Covid 19. Les enfants sont accompagnés d’un adulte responsable.
« J’ai apprécié de commencer la journée par ressentir le paysage. Dans notre formation très technique, il est rare d’utiliser nos sens… ».
Après avoir localisé la Montagne d’Angèle, la Servelle, l’Echarène ou la ferme du Villard, les participants à la formation Agri-tourisme du CFPPA de Die ont saisi par les mots ou le dessin les premiers déterminants du paysage. Bordée de boisements la combe de Brette protège dans son écrin les hameaux et les prairies. Là les cultures de noyers, là-bas les champs de céréales et des coquelicots… L’odeur des genêts montent des espaces en déprise. La Brette au fond du ravin, …
Hervé Reynaud, maire et membre du GAEC de la ferme du Villard, raconte aujourd’hui et hier… L’accueil des campeurs et leur participation à la traite des chèvres et des brebis, l’époque où le troupeau montait chaque jour à l’alpage sur la Servelle et où l’on rapportait lavande et bois de chauffage en chemin. Les parcelles étaient alors bien plus petites et la forêt occupaient moins de place. Les forêts plantées pour atténuer l’érosion ont favorisé le développement d’autres boisements… Ils préservent l’humidité si importante dorénavant en ces années de sécheresse répétées. Les sources naissantes en limite des éboulis calcaires et des marnes reflètent elles aussi cette évolution climatique…
Comprendre hier et aujourd’hui a permis aux apprenants d’imaginer Brette à un horizon très lointain ; de dessiner un nouveau paysage, tenant compte de l’évolution démographique et climatique, mais aussi de leurs propres aspirations. Ils ont imaginé comment organiser l’espace et intervenir sur la parcelle pour optimiser les ressources et favoriser les services rendus par la nature : apport de fraîcheur et d’humus, rétention des eaux et des sols… Le lendemain, ils ont visité une autre activité agri-touristique puis mercredi, puis jeudi… pour à l’issue de cette courte formation affiner leur propre projet ; l’inscrire dans le paysage qu’ils désirent habiter…
Et l’un d’entre eux de conclure « Il y a quelques années, on parlait des paysans comme « artisans du paysage », je comprends. Nous avons véritablement un rôle à jouer dans sa composition ». Cette belle journée d’échange qui a eu lieu fin mai était le premier atelier de Parcours paysages. Un véritable encouragement à poursuivre.
Un grand merci à Caroline et Dominique pour leur confiance.
Pour en savoir plus sur les formations du CFFPA de Die : cliquer ici
Une dose d’émerveillement, des réponses aux « pourquoi ? », une envie de partager et un brin de fantaisie.
Voilà les ingrédients d’un atelier de lecture et d’expression paysagères. Par des animations ludiques et participatives, réveillons notre relation à l’histoire des lieux et à la nature. Partageons notre lecture des paysages. Guidé et outillé, vous apprécierez leur évolution et imaginerez les grandes lignes des paysages de demain. Chacun pourra, s’il le souhaite, s’exercer à l’expression paysagère grâce à des outils plastiques et poétiques.
Parcours paysages propose ces ateliers en Val de Drôme fin août 2020 à un public familial non averti. Voir les conditions de participation sur le flyer 2020 ou les pages du site internet.
Cultivée, retournée, traversée, grignotée, la plaine feint de rester plane et calme, en capacité d’accueillir les ramières de la Drôme. Tous les sens en éveil, nous scruterons les signes de son évolution et imaginerons comment soutenir la qualité de cet avant-poste du Val de Drôme.
Les synclinaux de Saoû et de Saint-Pancrace attirent notre curiosité. Pourtant les vallons de Gervanne recèlent aussi de nombreuses traces de temps géologiques. Nous plongerons dans les paysages de la mer alpine et ceux des glaciers du Vercors et de la Drôme.
Les ruines du château se mesurent aujourd’hui tant aux falaises de Saoû qu’aux éoliennes plantées sur les collines rhôdaniennes. A travers ce décor, file, file, modeste Roubion. Passe entre les roches et les mondes. Des terres d’exilés protestants à l’égarement de la vie citadine. Inventons un passage.
N’hésitez pas à vous inscrire en page contact ou à me contacter pour plus de renseignements au 06 75 91 42 60.